Les premières racines de la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul sont plantées le 16 mars 1740 par le biais d’une requête de l’intendant Gilles Hocquart qui ordonne la fondation de deux nouvelles paroisses sur l’île Jésus. Une église fut construite à Sainte-Rose, mais les habitants de la côte sud ayant changé d’avis, la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul ne vit le jour que trois ans plus tard. De 1740 à 1743, les fidèles assistent aux offices de Saint-François-de-Sales et celles de la paroisse de Sault-aux-Récollets, mais en janvier 1743, une demande d’ouverture du culte à Saint-Vincent-de-Paul est finalement adressée à l’évêque. L’érection canonique de la paroisse ne viendra toutefois que le 25 novembre 1841 par Mgr Bourget.

Saint-Vincent-de-Paul est situé sur l’île Jésus. Le village est bâti, dans sa plus large part, sur une côte élevée appelée des Écores ou des Accores, à cause de la coupe abrupte des rochers qui surplombent la rivière.

En 1743, Mgr de Pontbriand a fondé la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul.

En 1744, on construisit l’église. Cette première église fut bâtie au pied du coteau de la pinière, la façade tournée vers l’est ou le bas du courant sur le bord de l’eau. Comme la rivière était l’autoroute d’autrefois, on bâtissait les églises près de son bord pour y accéder plus facilement. Cette église servit au culte pendant un peu plus de cent ans.

Le presbytère est construit durant la période estivale de 1743, sur le site même de la partie centrale de l’actuel Centre d’accueil Fernand-Larocque. Les travaux se terminent en octobre et la maison curiale reçoit alors son premier locataire, l’abbé Marie-Olivier Semelle, curé fondateur de la paroisse.

L’aménagement du cimetière trouve sa place entre l’église et le presbytère.

La population de Saint-Vincent-de-Paul augmente si bien dans les années 1800 que la petite église ne subvient plus aux nombreux habitants. La paroisse s’étend à l’époque jusqu’au Marigot.

En 1854, le curé Lavallée fit bâtir l’église actuelle, qui fut placée sur le haut du coteau.

C’est donc en 1853 que furent successivement construits l’église actuelle, le couvent des soeurs de la Providence et le Collège Laval. L’église, qu’on plaça sur le haut du coteau de la Pinière, et non plus au bord de l’eau fut achevée vers 1875. L’architecture de l’église est confiée à Victor Bourgeau et les travaux débutent le 3 mai 1854. En 1857, la première église est démolie, mais les autels, la chaire, les bancs et le lustre sont transportés dans le nouveau bâtiment.

C’est certainement l’une de nos belles églises du Québec. Les murs des longs pans et de l’abside sont en pierre des champs et la façade en pierre de taille. L’édifice est surplombé de deux clochers fiers et élancés qui se voient au loin. L’intérieur de style roman est vaste et spacieux et ses colonnes lui donnent une jolie apparence.

Un cimetière est aménagé à l’ouest de l’église, vis-à-vis la sacristie et les corps du premier cimetière seront exhumés en 1865. Le deuxième presbytère est bâti en 1862 et sera démoli en août 1963 pour faire place à une nouvelle maison curiale. L’église, elle, se dresse toujours fièrement sur le boulevard Lévesque depuis plus d’un siècle.

Le collège Laval, qui remonte à 1858, fut à l’origine une construction modeste. Il a pris par la suite des proportions considérables et est devenu, de nos jours, l’une des maisons d’éducation les plus importantes de notre région.

Le développement de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul est aussi lié à l’histoire du pénitencier. L’établissement carcéral remonte à 1873.

À cause de l’importance et des avantages de son site riche en beautés naturelles et sa proximité avec la ville de Montréal, Saint-Vincent-de-Paul deviendra une vraie ville suburbaine de la grande métropole.

En 1749, Louis Quevillon, le maître sculpteur sur bois naissait. La maison et l’atelier du maître-sculpteur se trouvaient sur le bord de la rivière, en bas de l’église de l’époque.

Durant les années 60, c’est-à-dire peu après la réforme liturgique de Vatican II, l’église paroissiale a vécu des transformations pas toujours heureuses. Malgré cela, les paroissiens sont toujours désireux de redonner à l’église paroissiale son cachet d’antan.

Par contre, si l’église paroissiale a perdu sur le plan de la beauté architecturale, sa population bénéficie toujours des services pastoraux appropriés grâce à la vigilance des conseils de fabrique et de pastoral. Les curés attitrés à la tâche spirituelle ne cessent d’apporter aux catholiques d’ici l’aide nécessaire à leurs biens spirituels. Des animateurs et des animatrices de pastoral, des chargés de projet et un secrétariat efficace voient fleurir le dynamisme chez les gens.

Une chapelle attenante à l’église Saint-Vincent-de-Paul est ouverte au public tout le jour pour l’adoration eucharistique. Un nombre impressionnant de personnes viennent s’y recueillir quotidiennement. Ils prient pour notre société, nos familles, nos malades, notre belle paroisse.